Conte musical jeune public
écrit par David Sire
composé par Samuel Strouk
sur une idée de Serena Fisseau

Serena Fisseau : Chant et narration
Valentin Mussou : Violoncelle et choeurs
Fred Soul : Percussions, clavier et choeurs

Olivier Prou : Mise en scène
Laurent Gachet : Création lumières, scénographie

Alan Le Dem: Régie son
Jean-Baptiste de Tonquédec: Régie lumières

De l’histoire personnelle au conte universel

« Je suis née d’un papa sans voix. Sa voix, il l’a perdue pendant ma petite enfance. Si j’ai chanté, si j’ai parlé en public, ce fut d’abord pour lui. Assise sur ses genoux, d’un battement de cil, d’une moue de la bouche, d’un claquement de langue, je comprenais ce qu’il voulait dire. Je donnais voix au silence de mon père. Aujourd’hui qu’il n’est plus là, il me reste ma voix.
Cette histoire, mon histoire, je l’ai confiée un jour à David Sire, entre deux thés et trois cafés gourmands. J’avais l’idée d’un spectacle pour les enfants qui parle de l’existence, de la mort et du deuil, et je souhaitais que David s’empare de mon histoire avec sa poésie funambule qui oscille entre l’enfance et l’âge d’homme. Je voulais qu’il se l’approprie, pour en faire un conte plus universel. Ainsi est née Nouchka et sa grande question.
Les mots de David, il fallait ensuite les mettre en musique. J’ai proposé à Samuel Strouk de rejoindre le projet. Séduit par le thème, il s’est mis à l’ouvrage avec comme directive de coller au texte et de s’inspirer des musiques que j’aime : le blues, les musiques latines, africaines, les valses en passant par les musiques plus actuelles et urbaines. Je voulais les percussions colorées de Fred Soul parce qu’elles sont les premiers sons qui battent et qui font danser les corps, et le violoncelle à la fois classique et moderne de Valentin Mussou parce que c’est l’instrument dont le son est le plus proche de la voix humaine. Ainsi sont nées les chansons de Nouchka, couvées par les oreilles d’Alan Le Dem notre magicien du son.
Et puis j’ai réuni Olivier Prou et Laurent Gachet pour mettre en scène et en lumière ce spectacle. Olivier m’avait déjà accompagnée pour le spectacle D’une île à l’autre et je savais qu’il saurait m’emmener plus loin dans ma démarche de chanteuse/conteuse. Et Laurent, grâce à ses nombreux talents, a su mettre en lumière et construire l’espace tel un architecte au service d’une oeuvre entre deux mondes: le théâtre musical.
Nouchka cheminait en moi depuis longtemps et je suis fière de voir qu’elle appartient désormais à cette belle équipe qui a su lui donner des mots, des sons, de la lumière, de l’espace pour exister et rencontrer son public.  »
Serena Fisseau

« Certaines choses nous laissent sans voix. Vivre, devenir, disparaître. Bercer cette matière, l’apprivoiser, la faire chanter, voilà comment j’ai envisagé l’écriture de Nouchka et la grande question. Serena m’a confié son histoire. Nous sommes partis en voyage sur cette terre autobiographique et nous avons imaginé, dérivé, écouté. Ce fut une vraie recherche. Comme des enfants qui jouent, sans souci d’arriver. La poésie a fait le reste en nous offrant les images, les pulsations et l’altitude nécessaires à ce conte. Qu’y a t’il au delà de nous ? C’est quoi : mort ? C’est quoi : vivre ? Ces questions n’ont pas d’âge. Se laisser danser par elles est profondément joyeux. Pour ne pas rester sans voix. Pour se réchauffer les uns les autres. C’est cela pour moi, l’histoire de Nouchka. »
David Sire

« La grande question de Nouchka se pose à tous, que l’on soit un enfant ou un grand. Sur le plan musical l’enjeu fut donc de trouver un son facilement identifiable, qui puisse résonner aussi largement que cette grande question.
Pour illustrer la façon dont Nouchka prend conscience de ce questionnement et trouve peu à peu ses petites réponses jusqu’à se libérer, le travail de composition a consisté à écrire des mélodies simples et limpides qui suivent la courbe de son histoire et soulignent les sentiments qu’elle éprouve au fil des différentes étapes qu’elle traverse. J’ai souhaité que Fred Soul puisse passer facilement des percussions au piano, nous offrant ainsi de riches couleurs musicales, et que Valentin Mussou propose un jeu de violoncelle moderne, qui fasse autant appel à la technique classique qu’à des accompagnements proches de la guitare folk. Cette palette stylistique s’est imposée pour faire ressentir l’aspect universel de la problématique de Nouchka.
L’ensemble du répertoire a été écrit avec pour ambition de mettre en valeur les textes de David Sire et la voix de Serena au service de l’histoire de Nouchka. Et le travail des arrangements s’est fait en étroite collaboration avec Olivier Prou, le metteur en scène, afin que les chansons et passages instrumentaux se placent parfaitement au milieu de la narration. »
Samuel Strouk